Des chercheurs du Centre d’analyses de formes et d’intelligence artificielle (CPAMI), de l’Université de Waterloo, au Canada, ont mis au point un système d’intelligence artificielle capable de sécuriser la conduite en alertant le conducteur sur ses comportements dangereux.
La détection d’envoi de SMS au volant, et d’autres gestes inappropriés à la conduite
Fonctionnant grâce à un système de caméras connectées entre elles, le prototype mis au point par les chercheurs canadiens distingue les gestes propres à la conduite de ceux qui ne le sont pas. Par exemple, l’envoi de SMS au volant est détecté par l’intelligence artificielle en tant qu’il implique de ne pas avoir les deux mains posées sur le volant. Sont également détectés les mouvements des yeux sortant du cadre de la conduite, ainsi que le positionnement de la tête du conducteur (en cas d’assoupissement notamment).
Le système d’assistance à la conduite canadien distingue également divers niveaux de dangerosité dans les gestes sortant du cadre de la conduite, en identifiant certaines gestuelles et en les analysant d’un point de vue circonstanciel. C’est-à-dire qu’il est capable d’évaluer que l’appui sur un bouton de l’air conditionné sur une route de campagne déserte est moins dangereux que l’envoi d’un SMS en plein centre-ville à partir d’une API SMS en ligne.

Il s’agit bien d’un outil ingénieux et technologiquement très avancé, comme l’explique son concepteur Fakhri Karray : « Un prototype complet, logiciels et hardware, a été conçu, mis en œuvre et testé, en se basant sur les derniers outils du deep learning de l’IA et la vision par ordinateur ».
Une réaction de l’IA relative au type du véhicule
Le système d’IA intégré dans les véhicules sera donc en mesure d’avertir le conducteur de la dangerosité de son comportement, et de « le rappeler à l’ordre » si l’on ose dire. Selon Fakhri Karray, l’aboutissement de ce projet est surtout de l’allier aux systèmes de pilotage automatique des voitures connectées, propres à la prochaine génération de véhicules (dont certains sont déjà sur le marché), afin que le dispositif de conduite autonome reprenne lui-même le contrôle du véhicule en cas de mise en danger par le conducteur.
Dans une société où le smartphone est devenu l’une des priorités dans le quotidien et où la seule distraction des conducteurs est évaluée comme responsable de 75% des accidents de la route, le prototype mis au point par les chercheurs de l’Université de Waterloo ne relève plus du gadget, mais bientôt d’un réel besoin.